IAGP 1

 

1. Présentation

 

2. Passage à
    McMurdo

 

3. La mission

 

4. Crash du C130

 

5. Résultats

 

 

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La mission I.A.G.P. 1 (1971 / 1972)     3/5

 

 

3. La mission :

Le convoi est parti de Dumont d'Urville le 2 novembre 1971. Il était composé de 5 véhicules à chenilles HB40 Castor fabriqués par Hotchkiss, tractant chacun 2 traîneaux (6 traîneaux aluminium à matériel, 2 traîneaux aluminium bâchés pour glaciologie, 1 caravane glaciologie, 1 caravane cuisine / repas équipée pour 10 hommes).

Un participant nous conte quelques anecdotes survenues pendant la mission :

"Les difficultés principales rencontrées :

- la météo, déjà nous a bloqué une semaine en New Zélande, puis une autre semaine sur la base de McMurdo

- ensuite, le déneigement des véhicules HB40 (stockés au point dénommé "Carrefour" l'été de l' année précédente depuis Dumont d'Urville située à environ 40 km, zone des crevasses ) a pris aussi beaucoup plus de temps que prévu, la neige étant dure comme la glace et on a été obligés parfois d'y aller au piolet. Cela a été dur, très dur ! Le raid commençait mal.

De plus, la quantité et la dimension des sastruggis ont mis le matériel et notamment les traîneaux et caravanes à rude épreuve ce qui nous a forcé a effectuer des réparations  après avoir demandé aux Américains de nous parachuter de la cornière acier que l'on a débitée à la scie à métaux par -30°C en s' abritant du blizzard comme on a pu. Et, hélas, avec ce terrain si mauvais, les 300 premiers kilomètres, on roulait entre 3 et 5 km/h, avec des secousses et c'était pire que dans les autos tamponneuses (vrai ! heureusement, les sièges du CASTOR HB40 étaient bons) de ce fait, nos bombonnes de gaz propane se sont ouvertes dans les traîneaux, on en a demandé aussi aux Américains et ils nous en ont livré lors de leur atterrissage avec un plombier car les normes américaines et françaises diffèrent, et il a fallu adapter les raccords ! C'est là que l'on voit l'organisation et la puissance de cette nation."

 

HB40 Castor sur les sastruggis

 

Guillard, Vidal, Guerriot

 

Bien entendu, un raid sur le plateau antarctique n'est pas une partie de plaisir. Il y fait froid...

Alfred Marcel

Le froid intense impose un habillement particulier et des habitudes différentes :

"Parlons de la toilette: J'ai été un des plus "propres" et je ne me suis pourtant lavé à fond qu'une seule fois en 3 mois 1/2! Il faut dire que :

1. Il fait si froid que les microbes et bactéries ne se développent pas ou peu, ainsi pas d'odeurs corporelles nauséabondes... pas de poussière non plus.

2. Pour se laver il faut:  a / du temps    b / de l'eau     c / un minimum d'intimité

a. Le temps, à la rigueur pouvait se trouver surtout lors des blizzards.

b. Mais l'eau, il faut la faire, avec du gaz, et il en faut, à partir de neige à -40°C !  Mieux vaut garder le gaz pour la cuisine, question de survie.

c. L' intimité : quasi nulle évidemment car 10 personnes dans 5 véhicules en vase clos pendant plus de 3 mois... Seule possibilité, la nuit dans la caravane repas.

Parlons aussi des vêtements : Nous avions au départ une 'garde-robe polaire' bien pensée et quelques effets personnels pour le voyage. Peu, poids en avion oblige !

Nous pouvions changer de sous vêtements 1 fois tous les 10 jours environ (thermo-lactil)  ainsi que de bonnes chaussettes en laine que l'on mettait en boucle jour après jour après séchage sur l'échappement du moteur. Les vêtements sales étaient à cette époque jetés dans l'immensité blanche!  Pollution.... Peut-être qu'un jour lointain ils seront retrouvés et qu'un archéologue se régalera avec !

Un aspect peu connu : les "toilettes" hé bien, en pleine nature, petite ou grosse commission ! Un pipi, pas de problème même avec du blizzard. Par contre, poser culotte avec du blizzard est une corvée très pénible. La neige rentre dans les vêtements abaissés, et vous rafraîchi "le sentiment" comme pas possible! Faut pas être constipé et y passer 5 minutes . D'autant plus que l'on faisait en se mettant à l'abri derrière un traîneau ou une caravane et que le chauffeur s'il vous voyait, démarrait et vous laissait le derrière à tous les vents et là-bas, les vents sont pires que les grosses tempêtes d'ici. C'était parait-il une coutume...

Pour les parachutages, un parachute ne s' est pas ouvert, les 4 fûts d' essence + divers matériels n'ont pas beaucoup soufferts, car mis sur des "palettes" en genre de carton ondulé dur, de 20 cm d' épaisseur qui a amorti l' impact dans la neige. Spectaculaire ! enfoncé de 40 cm dans le névé et sans dégât !

Le dernier parachutage au km 840 a été le plus dur, par -42°C, on en a bavé malgré un splendide soleil.

Chaque parachutage a été pour nous tous source de joie car nous avions du courrier qui transitait par McMurdo. Hélas ce courrier n' a pas été estampillé à Mac Murdo !"

 

Le matériel tombe en panne et il faut réparer...

 

Heureusement, il y a des moments de réconfort :

La cuisine...

 

Les repas...

 

Et les loisirs, principalement pendant les tempêtes, lorsque le convoi est bloqué sur place...

 

Bien entendu, le but premier du raid est le travail... A l'extérieur :

Balisage

 

Forage

 

Relevés astronomiques pour déterminer la position exacte

 

Réalisation et relevés des polygones de déformation

 

... et à l'intérieur :

 

Il y a aussi les corvée, moins agréables qu'à l'armée, car à faire dehors, par un froid très intense...

Déneiger...

 

Corvée d'eau

 

Le ravitaillement de l'expédition se fait grâce à des parachutages effectué par les Américains. Ils ont eu lieu aux kilomètres 400, 600 et 840 du raid.

 

 

 

Il y aussi eu une tentative de dépose de matériel par avion, au kilomètre 200, en faisant atterrir un avion cargo C130 Hercules du VXE6 Squadron à proximité de la caravane.

 

C'est à cette occasion qu'un avion est resté "planté" dans la glace, à la suite de  l'explosion d'un moteur et de l'affaissement du train avant au décollage. Pour voir les photos, rendez-vous à la page suivante...