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Une année en Terre Adélie

Les pionniers (1947 - 1953)

Premiers plis (1949 - 1953)

Marcophilie

La naissance des T.A.A.F.

L'A.G.I. (1957 - 1958)

Les années 60

Les bateaux (1949 - ...)

Les visiteurs (1971 - ...)

Recherches conjointes

  IAGP 1

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l'Année polaire 2007-2008

La piste (1990 - ...)

La base CONCORDIA

Le Traité de l'Antarctique

Paul-Émile Victor

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Une année à Dumont d'Urville...

 

 

 

 

En Antarctique, les saisons sont inversées, et le premier de l'an est une période très active, car cette période correspond à la belle saison, et donc à la plus grande activité scientifique et technique. Je ne considérerai donc pas le 1er janvier comme début de cette année "polaire", mais je prendrai plutôt la date de la première arrivée du bateau de relève, après l'hiver. Ce retour a lieu vers le mois de novembre, ou début décembre, selon les années.

Généralement, à cette époque, le pack est encore trop dense pour permettre au bateau d'arriver jusqu'à la côte de Terre Adélie, lors de cette première rotation. C'est donc par hélicoptère que les premiers scientifiques de la campagne d'été, et les sacs de courrier sont acheminés à la base, avec lors du vol retour l'embarquement des hivernants devant rentrer rapidement en métropole, et les cas du courrier accumulé pendant l'hiver, dont une très grande part de courrier philatélique.

Hélitreuillage de matériel destiné à la base ("sling")

 

Arrivée à Pointe Géologie

 

Première rotation 1998/99 de l'Astrolabe, touchée de la banquise à 
proximité de Dumont d'Urville

Au départ du bateau, et comme les jours rallongent, les travaux peuvent commencer. Ces années-ci, la grande affaire à Dumont d'Urville est la mission EPICA (forage glaciaire sur le site du Dôme C), et l'édification de la base franco-italienne CONCORDIA, sur ce même site. Le premier raid vers ce site débute donc très tôt dans la saison, afin d'amener à pied d'œuvre les scientifiques et les techniciens. Plusieurs raids seront nécessaires pour acheminer les matériels nécessaires à la construction. Pendant ces raids, des études scientifiques sont également menées.

Départ du premier raid vers le Dôme C, dès fin novembre 

Les scientifiques sont amenés à pied d'œuvre par avion, depuis la base de Dumont d'Urville, ou celle, italienne, de Terra Nova Bay.

Pli des scientifiques italiens de Concordia, ayant transité par
Dumont d'Urville 

 

Vol d'avion bimoteur "Twin Otter" vers le site de Concordia,
transportant des scientifiques italiens

Pendant ce temps, à Dumont d'Urville, l'activité bat son plein, car les jours de temps clément sont comptés. Les recherches scientifiques, parfois menées avec le soutien du bateau de relève, ou l'hélicoptère de la base, sont réalisées selon un programme établi de longue date, et approuvé par l'Institut Français de Recherche et de Technologie Polaire (I.F.R.T.P.). Le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (S.H.O.M.) a mené une campagne de cartographie des côtes de la Terre Adélie, les cartes utilisées datant encore des expéditions de 1950, voire de Dumont d'Urville. Les nuits de plus en plus courtes favorisent les activités extérieures.

Dépose de géologues à Penguin Point par l'hélicoptère de la base
Dumont d'Urville

 

Cachets des travaux du S.H.O.M. (cartographie des la Terre Adélie) 

Bien entendu, et comme dans chaque ville, il y des professions qui, sans être spécifiques au milieu polaire, sont néanmoins indispensables, et encore plus que chez nous : médecin, cuisinier, plombier, etc...

 Cachet du médecin de la base Dumont d'Urville

 

 Cachets de la mission à Dôme C, dont celui du ... cuisinier !

Parfois aussi, une mission étrangère vient prendre part à l'activité de la base, qu'elle reste pendant toute la campagne d'été, comme par exemple la mission belge "COLD ENZYMES" qui vient en Terre Adélie depuis plusieurs années, ou de passage, comme les Américains des missions météorologiques DEEP FREEZE, qui ne font que passer, à bord d'un brise-glace des garde-côtes US.

Mission de l'Université de Liège : "Cold Enzymes"

 

Installation de stations météo automatiques. Passage du "Polar Star" en Terre Adélie (oblitération double) 

Pour corser tout çà, il y a aussi les missions d'inspection du traité de l'Antarctique et les bateaux de touristes… Parfois, les "Adéliens" ont même droit à des visites "officielles" !

Mission d'inspection du Traité, encore à bord du "Polar Star

 

Passage de l'Administrateur  Supérieur des T.A.A.F., Pierre Lise

 

 Le "Kapitan Khlebnikov", bateau de touristes, à l'occasion d'un tour de l'Antarctique

 

Encore des touristes, à bord de l'"Akademic Shokalski" cette fois-ci

Pendant ce temps, bien entendu, les habitants de Dumont d'Urville n'ont guère de temps pour traiter le courrier philatélique. Seuls moments forts, la préparation des dépêches pour le départ du bateau (il y a 4 à 5 rotations par saison), et, bien sûr, les "premiers jours" des nouvelles émissions de timbres T.A.A.F., en début d'année, la plupart du temps le 1er janvier. Les philatélistes représentent un apport financier important dans le budget des T.A.A.F., aussi le Territoire prend soin d'émettre chaque année une nouvelle série de timbres, parfois sans modération (ni rapport direct avec les T.A.A.F.), qu'il y ait eu changement de tarif ou pas ! Le travail considérable qui échoit au Gérant Postal, et à toute personne de bonne volonté prête à l'aider, consiste à préparer ces fameux plis "Premier Jour", pour le collectionneurs, mais aussi pour les négociants et les éditeurs de plis PJ. Heureusement, les timbres sont parfois déjà collés sur les enveloppes, pour les plis venant par l'intermédiaire du Service Philatélique de La Poste… Par contre, pour les plis des collectionneurs, tout est à faire : vérification de l'affranchissement, vérification du paiement, collage des timbres, oblitération, parfois mise des cachets divers et variés demandés sur le pli, etc. Vous trouverez des renseignements sur la réalisation de ces plis sur la page "Collection".

Deux cachets à date Premier Jour illustrés

Nous sommes à présent au mois de janvier, et les membres de la mission d'été, ainsi que les hivernants de la saison précédente qui sont encore à Dumont d'Urville pensent déjà au retour en France.

Le dernier raid de Dôme C rentre, avec les techniciens et les scientifiques, et les engins sont mis au garage, en attendant la prochaine belle saison.

 Retour du dernier raid de la saison 1998/1999 à Dumont d'Urville

Le bateau de relève quitte pour la dernière fois la Terre Adélie, laissant derrière lui l'équipe d'hivernage, qui restera isolée du monde, quoi qu'il arrive, pendant près de neuf mois. La mer commence à geler, et le bateau doit partir avant d'être emprisonné, et condamné à passer l'hiver ici !

 Embarquement des derniers passagers à l'aide de l'hélicoptère de la base

 

Dernier départ de l'"Astrolabe"

Le calme est revenu sur la base Dumont d'Urville. Néanmoins, les travaux scientifiques se poursuivent, avec les chercheurs qui vont hiverner ici. Un des temps forts de l'automne austral et le retour des manchots empereurs. Après s'être copieusement nourris en mer pendant l'été, ceux-ci reviennent sur leur lieu traditionnel de ponte afin de perpétuer la race. Rappelons que l'archipel de Pointe Géologie, où est établie la base, est le site d'une des plus grandes rookeries de manchots empereurs de l'Antarctique. C'est d'ailleurs pour cela que cette base a été édifiée en 1952.

Une visite qui annonce l'hiver : le retour des manchots empereurs

L'hiver arrive à grands pas. La mer est à présent complètement prise par les glaces, à perte de vue. Les jours raccourcissent de plus en plus, jusqu'à disparaître complètement.

Tout le monde est cloîtré la plupart du temps dans les bâtiments de la base, si ce n'est pour aller effectuer des mesures météorologiques, ou rejoindre d'autres bâtiments de la base. Le climat n'incite pas à s'attarder pour dehors pour admirer le paysage ! Mais une certaine fébrilité commence à gagner tous les hivernants, à mesure que le milieu de l'hiver approche. En effet, le 21 juin, milieu de l'hiver, donne lieu à une fête traditionnelle des polaires, la MIDWINTER. Cette date, marquant le milieu de l'hivernage est fêtée depuis le début des hivernages, et à Dumont d'Urville, il ne saurait être question de s'y soustraire. Alors, le Chef met les petits plats dans les grands, chacun prépare une partie du spectacle qui sera donné, on décore la salle commune de superbe manière, et les agapes peuvent commencer !

C'est la fête, le milieu de l'hiver est arrivé ! 

On n'oublie pas, cependant, que la Midwinter est avant tout le jour du solstice d'hiver, lorsque l'apparition du soleil est la plus courte de l'année...

L'hiver se poursuit, mais, note optimiste, le jour refait son apparition, d'abord très timidement, puis plus franchement, signe de l'approche de la belle saison, et avec elle, la débâcle de la banquise, et le retour du bateau, porteur de nouvelles et de nourriture fraîche, sans parler des camarades qui viendront briser la monotonie des jours sans soleil !

Çà y est, la relève arrive !!! 

 

Si vous êtes intéressé par la vie dans la base Dumont d'Urville tout au long de l'année, je vous invité à aller voir le journal en ligne d'un ancien hivernant de la mission TA 47 (1996/1997). C'est un récit très intéressant et vivant ! Vous pouvez le trouver ici.

 

Nota : Bruno Fiorèse, le pilote de l'hélicoptère dont on peut voir la signature sur des plis ci-dessus, a trouvé la mort pendant la campagne d'été 1998/99, en compagnie de deux collègues, son appareil s'étant écrasé lors d'une mission. En leur hommage, trois îles de l'archipel de Pointe Géologie ont été baptisées des noms des trois victimes.