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Une année en Terre Adélie

Les pionniers (1947 - 1953)

Premiers plis (1949 - 1953)

Marcophilie

La naissance des T.A.A.F.

L'A.G.I. (1957 - 1958)

Les années 60

Les bateaux (1949 - ...)

Les visiteurs (1971 - ...)

Recherches conjointes

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l'Année polaire 2007-2008

La piste (1990 - ...)

La base CONCORDIA

Le Traité de l'Antarctique

Paul-Émile Victor

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Paul-Émile VICTOR

 

 

 

" Je pars dans le vent et probablement vers le néant, mais si ce néant s'avérait être trésor, je me battrais contre les puissances des ténèbres pour faire entendre ma voix, enrichie de cette expérience nouvelle, pour vous dire la promesse que j'aurais arrachée au silence.
Afin que vous sachiez que mon cœur est devenu plus riche, mon âme plus universelle.
Que vous sachiez qu'après, il y a quelque chose, autre chose.
Autre chose qui ne peut être que Dieu, qui est réalité, vous.
L'homme matériel que nous sommes ne peut l'imaginer et encore moins l'appréhender.
Mais je me battrai....
Je n'ai pas peur de mourir. C'est le destin de tout ce qui vit, et qui ne vit que parce que la mort en marque la fin.
Mais ce qui me navre, Oh combien! c'est de m'arrêter d'aimer, donc d'être partie de Dieu.
L'important n'est pas tant d'être aimé, d'avoir Dieu dans son cœur, mais d'être dans le cœur de Dieu.
Ainsi l'amour n'est-il plus un sentiment ponctuel égocentrique, mais universel. Il englobe tout autour de soi, et plus que tout autre sentiment, apporte la plénitude, le calme, la joie, le bonheur, la compréhension et la tolérance mais aussi l'enthousiasme, la rage de vivre
"

P.-E. VICTOR

Tel est le testament poétique d'un homme exceptionnel, un de ces hommes si rares qui ont su rallier l'unanimité de tous autour de leur nom, fédérer toutes les ardeurs, déplacer des montagnes et qui laissent aujourd'hui un héritage immense. Tel a été Jacques-Yves Cousteau, tel est Paul-Émile Victor...

Qui encore en France, et dans le monde, peut douter que la recherche scientifique et la présence de la France dans les contrées polaires seraient ce qu'elles sont aujourd'hui sans celui qui a été surnommé PEV ?

Il était donc inconcevable de réaliser un site sur la Terre Adélie sans consacrer une page à cet homme exceptionnel, qui a, de plus, été philatéliste à ses heures et a possédé une riche collection de plis de Terre Adélie, qui a malheureusement été détruite par le cyclone qui a détruit son île de Motu-Tane, dans le Pacifique, où il s'était retiré, sa tour d'ivoire d'où il regardait le temps passer.

Paul-Émile Victor est né à Genève en 1907. Il passe sa jeunesse dans le Jura auprès de ses parents petits industriels (ils ont une fabrique de stylos à Lons-le-Saunier) à rêver de grands voyages et d'aventures, comme tous les enfants de son âge. Il suit avec attention les exploits des aventuriers et des découvreurs du début du siècle. Cette période de sa vie est très bien décrite dans un de ses livres les plus connus "La Mansarde". Puis vinrent les études d'ingénieur à l'École Centrale de Lyon, où il passe une licence ès sciences, et un certificat de lettres. Après ces études lyonnaises, il rejoint sa passion de toujours et suit les cours de l'Institut d'Ethnologie de Paris, où il s'intéresse plus particulièrement à la civilisation polynésienne. C'est alors qu'il abandonne définitivement la voie qui lui semblait dévolue, la reprise de l'entreprise familiale de fabrication de stylos.

Peu après, il fait la rencontre qui va déterminer le reste de sa vie. Il fait la connaissance du docteur Jean-Baptiste Charcot, et se consacre dès lors  à l'Arctique et à l'ethnologie de ses peuples. 

Paul-Emile Victor étudiant (à l'extrême gauche). Photo extraite du livre "La Mansarde" (Stock).

A 27 ans, il embarque à bord du navire scientifique de Charcot, le célèbre "Pourquoi-pas ?" avec trois compagnons (le Suisse Fred Matter et les Français Michel Pérez et Robert Gessain). Tous les quatre vont être déposés par le bateau sur la côte est du Groenland, à Ammassalik, et où vit une communauté d'eskimos, et ils vont y vivre pendant un an parmi les eskimos, afin de le étudier.

A bord du "Pourquoi pas ?". De g. à d. : P.E.V., F. Matter, Charcot, M. Pérez,
R. Gessain.
Photo extraite du livre "La Mansarde" (Stock).

En 1936, PEV est de retour au Groenland, toujours avec M. Pérez et R. Gessain, mais aussi avec le suédois Eigel Knuth. Ils entreprennent la périlleuse traversée du Groenland d'ouest en est lors d'un raid à traîneaux à chiens de plus de 800 kilomètres sur la calotte glaciaire. Paul-Emile Victor ne rentre pas en Europe, mais reste à nouveau parmi ses amis eskimos, et passe cette fois plus d'une année au village de Kangerdlugssuatsiaq, intégré parmi les habitants qui l'ont adopté comme un des leurs. Il épouse même une des filles du village, selon les rites locaux. Il mène ensuite des missions en Laponie dans les années 1938-1939.

Puis arrive la guerre, et l'engagement de PEV dans les forces aériennes américaines, après sa démobilisation de la Marine Nationale en 1940. Il apporte aux forces armées américaines sa connaissance des milieux polaires, et commande une escadrille de sauvetage basée en Alaska, chargée de rechercher et de secourir les équipages d'avions perdus pendant les transferts vers les zones de combat.

Après la guerre, il participe à la création de ce qui sera l'œuvre de sa vie : les Expéditions Polaires Françaises. Il les dirigera jusqu'à sa retraite, en 1976, et mettra à leur service son extraordinaire don pour l'organisation et la collecte de subsides. Il va dès lors sans relâche se battre afin de maintenir et développer les missions et les expéditions en Arctique et en Antarctique. C'est à lui qu'on doit, sur la proposition des "trois du Spitzberg", la reprise des missions en Terre Adélie en 1949, et par là, la réaffirmation de la souveraineté française.

Il prend dès lors du recul par rapport au terrain, et ne participe plus qu'épisodiquement aux missions. Il dirige des campagnes au Groenland entre 1957 et 1960, et effectue quelques passages en Terre Adélie lors des campagnes d'été. Par contre, il s'implique à fond dans tout ce qui est préparation des missions, relations avec les instances françaises et étrangères, relations scientifiques.

Passage de PEV en Terre Adélie à l'occasion du Nouvel An 1959.
Carte de vœux signée par tous les membres de l'expédition.

Écologiste visionnaire, il prend très tôt conscience de la nécessité de préserver notre environnement, et de l'importance de maintenir les régions polaires, si fragiles, à l'abri des convoitises. Il fonde en 1974 un groupe pour "la défense de l'homme et de son environnement", auquel participent d'autres Français visionnaires et mythiques, Cousteau, Tazieff et Bombard.

En 1976, à près de 70 ans, Paul-Émile Victor prend sa retraite. Il s'installe sur une petite île proche de de Bora-Bora, le Motu-Tane (île de l'homme). Il rejoint ainsi son rêve d'adolescent, en compagnie de sa seconde épouse, lui qui disait "avoir toujours eu horreur du froid..." ! 

En 1987, pour ses 80 ans, il se rend pour la dernière fois en Terre Adélie, accompagné d'enfants. 

Il passe dorénavant son temps entre Paris, où il participe à des conférences ou des réunions (parfois même il participe à des réunions philatéliques), et la Polynésie, où il peint, dessine, écrit. Il milite pour la création de l'Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaires (I.F.R.T.P.), qui sera créé en 1991 et basé à Brest, sous la direction d'une autre figure polaire : Claude Lorius. Les E.P.F. vont alors intégrer l'I.F.R.T.P., ce qui ne se fera pas sans mal...

Paul-Émile Victor est mort le 7 mars 1995, et, selon sa volonté, il a été inhumé dans l'Océan Pacifique selon le rituel de la Marine. Il avait préparé longuement ce moment, au travers de ses méditations, et avait même réalisé un dessin qui devait faire office de faire-part.

PEV a laissé une oeuvre très riche, notamment par ses livres et ses dessins, très connus des philatélistes. En voici une petite sélection...

Carte représentant la station Charcot. Une des plus rares...


"Noël nostalgique". L'hivernage dans les année 50...


Cachet réalisé pour la sortie du timbre T.A.A.F. Poste 19 consacré à Charcot.


Carte consacrée au 125e anniversaire de la découverte de la Terre Adélie par Dumont d'Urville.


Premier tir de fusées scientifiques en Terre Adélie, en 1967.

En 1967 aussi, le 20e anniversaire des EPF.


Cachets pour le 20e anniversaire des E.P.F. et pour le premier tir de fusées scientifiques en
Terre Adélie


"A la manière de...". Ce dessin n'est pas de PEV, mais de Thierry Guillard, 
fils de Robert Guillard, chef des opérations des EPF
(Info G.Gadioux)


Dessin pour le 25e anniversaire du débarquement en Terre Adélie en 1950.


Sans paroles, mais pas sans humour...

Aïe, aïe, aïe...

Brève rencontre !


20e anniversaire du Traité sur l'Antarctique


25e anniversaire de la base Charcot, pendant l'A.G.I. Emission du timbre TAAF.


Études de l'atmosphère


Brrrrr....

Brrrrr.... (bis)


Hommage au premier homme sur la Lune en 1969


PEV moqueur... Caricature du chef des expédition, Robert Guillard. La date du 1/10/84

correspond à ... la date de départ à la retraite de R. Guillard ! (info G. Gadioux)

 


    

Quelques activités en Terre Adélie : le service entretien et le raid....


Dessin réalisé pour l'émission commémorant la 15e réunion consultative du Traité sur
l'Antarctique qui s'est tenue à Paris en octobre 1989


Dessin pour l'exposition de philatélie polaire organisée par la SFPP-SATA à Strasbourg en 1990


Midwinter 1990 en Terre Adélie...


Pli Premier Jour du timbre T.A.A.F. de poste aérienne dessiné par PEV, pour commémorer la
création de l'Institut Français pour la Recherche et la Technologie Polaires (I.F.R.T.P.)


Et toujours le souci de la préservation de l'Antarctique...


L'"Astrolabe", vu par PEV

En hommage à PEV, l'Institut Polaire français a été baptisé Institut Polare Français Paul-Emile Victor.

A l'occasion du 10e anniversaire de la disparition de PEV, les TAAF ont émis le 7 mars 2005 un timbre à 0,50 € lui rendant hommage.

Un des fils de PEV vient de créer un site sur son père : www.paulemilevictor.fr

Bibliographie :

Aventure Esquimau (Éditions de l'Aube)
Boréal (Grasset)
Banquise (Grasset)
Apoutsiak le petit flocon de neige (Flammarion) album cartonné pour les enfants.
Chiens arctiques (Flammarion)
Ah! Que le monde est beau (Proverbe)
La voie lactée (Proverbe)
Dialogues à une voix (Robert Laffont)
La mansarde (Stock)
L'iglou (Stock)
La civilisation du phoque (diffusion J. et D. éditions, en collaboration avec Joëlle Robert-Lamblin)
Chiens de traîneaux, compagnons du risque (Flammarion)
A l'assaut des pôles
Planète Antarctique, nouvelle terre des hommes
(avec J.C. Victor, éditions R. Laffont)