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Une année en Terre Adélie

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La naissance des T.A.A.F.

L'A.G.I. (1957 - 1958)

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La piste (1990 - ...)

La base CONCORDIA

Le Traité sur l'Antarctique

Paul-Émile Victor

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  Petit cours de géographie... 

 

 

 

La Terre Adélie est une partie du plus inhospitalier et du moins connu des continents du monde : l'Antarctique. Le continent Antarctique, au sud, est une terre, contrairement à l'arctique, au nord, qui n'est qu'une calotte glaciaire couvrant la partie septentrionale de globe. L'antarctique a une superficie de 14 millions de kilomètres-carrés, dont 432000 pour la Terre Adélie.

De nombreux pays ont par le passé revendiqué la possession de portions de l'Antarctique (sous forme de tranches d'un gâteau ayant pour centre le pôle sud géographique) : Argentine, Australie, Chili, France, Grande-Bretagne, Norvège, Nouvelle-Zélande. Ces revendications ont été gelées par l'acceptation et la signature par tous ces pays du Traité sur l'Antarctique.

La Terre Adélie

La Terre Adélie a donc une forme de triangle isocèle très allongé, avec comme sommet le pôle sud géographique, et comme petit côté une bande côtière d'environ 500 kilomètres, bordée à l'est par le glacier de du Commandant Charcot, et à l'ouest par le glacier de La Zélée (site de la première base française construite en 1950, Port-Martin). Deux autres glaciers se jettent dans les eaux des côtes de la Terre Adélie, le glacier du Français et le glacier de l'Astrolabe, à proximité de l'archipel de Pointe Géologie, où se situe la base de Dumont d'Urville.

La côte est très escarpée, et en quelques kilomètres on se retrouve sur le plateau continental. Le continent antarctique est recouvert d'une gigantesque couche de glace, qui peut atteindre 4800 mètres d'épaisseur.

Le continent antarctique, dès quelque kilomètres de la côte, ressemble
à un désert de glace...

Le paysage est accidenté, parsemé de sastruggis...

Et parfois émergent quelques montagnes (vue prise depuis
un C-130 Hercules pendant la campagne IAGP 1)

La Terre Adélie est parmi les sites où la couche de glace est la plus épaisse (jusqu'à 4000 mètres). Le poids de cette glace amassée au fil des siècles (on l'estime à 30 millions de milliards de tonnes) est si important que le continent s'enfonce dans le magma terrestre. On n'ose imaginer se qui se passerait si toute cette glace fondait brutalement...

La base Dumont d'Urville

Le seul endroit habité de Terre Adélie est la base Dumont d'Urville, construite en 1957 à l'occasion de l'Année Géophysique Internationale, et occupée en permanence depuis sa construction. Elle est située sur l'île des Pétrels, dans l'archipel de Pointe Géologie, à 3 km du continent. Ses coordonnées géographiques sont 66°40'S; 140°00'E. D'une superficie approximative de 5000 mètres carrés, elle peut accueillir jusqu'à 120 personnes à l'occasion de la campagne d'été. Trente personnes peuvent y hiverner. La base est ravitaillée uniquement par bateau, depuis le port de Hobart, en Tasmanie (Australie), situé à 2700 km. Le voyage dure généralement 6 à 7 jours, en fonction de l'état de la mer. Pendant la période hivernale (mars à novembre), Dumont d'Urville est coupé du monde, et aucun bateau ne peut y accéder, car une épaisse banquise de plusieurs centaines de kilomètres d'étendue sépare la base de l'eau libre. Les hivernants sont donc livrés à eux-mêmes, uniquement reliés au reste de l'humanité par les liaisons radio et satellite.

Le ciel

L'antarctique est un lieu privilégié pour l'étude des phénomènes atmosphériques et spatiaux, du fait de la proximité du pôle et de la pureté de l'air. Tout comme dans l'arctique, on peut y observer des phénomènes électromagnétiques très spectaculaires : les aurores polaires (boréales pour le nord, australes pour le sud). Elles se manifestent par de somptueuses "draperies" qui descendent du ciel.

La Terre Adélie est située idéalement pour l'étude du champ magnétique terrestre et des phénomènes qui s'y rattachent, car le pôle sud magnétique se trouve à proximité.

Si vous êtes intéressé par les recherches scientifiques effectuées en Terre Adélie, je vous invite à aller voir la page qui y est consacrée.

La faune et la flore en Terre Adélie

Si la flore est réduite à sa plus simple expression (lichens et mousses microscopiques), la faune de la Terre Adélie est beaucoup plus riche que l'on ne pense habituellement. Elle est limitée toutefois à une étroite bande côtière, car l'intérieur du continent est totalement inhospitalier à toute forme de vie supérieure.

Les vertébrés les plus répandues en Terre Adélie sont les oiseaux et les pinnipèdes. Les eaux de l'océan antarctique sont riches en poissons et invertébrés divers.

Quelques oiseaux de Terre Adélie :

Pétrel des neiges

 

Les manchots  
 empereurs 

   Les pétrels  

 

Les damiers du Cap

 

Les fulmars
antarctiques

Les skuas

Le site de Dumont d'Urville est le plus intéressant de tout l'Antarctique pour l'étude des manchots empereurs, car une très importante colonie vit, et se reproduit à proximité. 

Le retour des manchots empereurs à Dumont d'Urville marque le début de l'hiver austral. Il arrivent tous en procession en même temps, ce qui constitue un spectacle impressionnant pour les hivernants de Dumont d'Urville.

En effet, les manchots quittent le bord de la banquise, qui est déjà très éloigné de Dumont d'Urville, après s'être gavés de poissons, et reviennent pour pondre en plein hiver. Ces oiseaux étonnants vont jeûner tout l'hiver. Ce mode de reproduction paradoxal permettra aux jeunes manchots d'être suffisamment forts pour supporter l'hiver suivant, ce qui n'aurait pas été le cas avec une ponte de printemps, car l'été est très court en Antarctique.

Pendant l'hiver, les colonies de manchots empereurs se protègent en constituant une "tortue", c'est à dire qu'ils se regroupent en cercle par centaines pour se tenir chaud. Pour partager la rigueur du froid, ils organisent une sorte de rotation afin que chaque oiseau se trouve à tour de rôle à la périphérie du cercle et subisse la rigueur du blizzard. Ensuite ils reviennent au centre de la tortue pour profiter de la chaleur de la masse des animaux...

 

La population d'oiseaux la plus "présente" et la plus envahissante à Dumont d'Urville est sans conteste celle des manchots Adélie. Beaucoup plus petits que les empereurs, ils compensent par une curiosité (voire une agressivité) et une volubilité qui est souvent assez pénible pour les hivernants.

 

Les pinnipèdes :

Les animaux de la famille des pinnipèdes (phoques et otaries) ne se rencontrent que sur la côte de l'Antarctique, car ils dépendant étroitement des ressources marines pour leur nourriture. De ce fait, ils disparaissent en hiver, lorsque la banquise s'installe, pour revenir au printemps, dès la débâcle.

Quelques pinnipèdes de Terre Adélie :

  Phoque crabier  

   Phoque de Weddell   

Léopard de mer    

 

La faune marine :

Les eaux côtières de la Terre Adélie sont très riches en animaux divers : poissons et invertébrés divers dont le krill, petite crevette, nourriture de base de nombre d'animaux, et premier maillon animal de la chaîne alimentaire marine. Les baleines, elles, restent bien au large des côtes, où la profondeur de l'eau leur permet de manœuvrer leur corps massif... Un traité a été signé en 1996, classant la zone de l'Antarctique sanctuaire baleinier mondial. Espérons que cela mettra enfin un terme aux pêches "scientifiques" et sans scrupules des certains pays.

Chaenichthys
rhinoceratus, un
étrange "poissons
des glaces" dont le
sang ne gèle pas...

Les copépodes,
organismes
microscopiques
qui servent de
nourriture au krill

Les baleines, les plus gros
animaux au monde, se
nourrissent en majorité
de krill

 

Enfin, on trouve de plus en plus en Antarctique, et en particulier en Terre Adélie, un étrange animal dont voici une photo :